EDWIGE FENECH
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Bon, petit test : qui est l’actrice française la plus populaire chez les italiens ? Qui a répondu Catherine Deneuve ? Oui et non : les couleurs de notre beau pays ont en fait été longtemps défendues chez nos voisins par…Edwige Fenech, la célèbre «Toubib du régiment » qui fit les joies des soirées nanardes de M6 ! A force de la voir dans des comédies ringardes italiennes, beaucoup ont en effet oublié qu’elle était française. Et pour cause, car toute sa carrière s’est en effet, à quelques exceptions près, déroulée en Italie ! Actrice cultissime chez nos voisins, il était temps qu’Edwige soit honorée – dans le bon sens du terme – par nanarland !
Née le 24 décembre 1948 (joli cadeau de Noël !) à Bône, en Algérie, Edwige Fenneck – c’est son nom de baptême - présente une ascendance très bigarrée typique du cosmopolitisme des familles pied-noirs : son père était anglo-tchèque et sa mère italo-espagnole. Sa famille étant rapatriée en France, Edwige grandit à Nice, où elle dit avoir souffert du racisme anti-pied-noir. Précocement déracinée, elle ne se sentira jamais chez elle en France métropolitaine, signe annonciateur de son futur exil italien…Les charmes de la jeune Edwige lui valent assez rapidement une carrière de reine de beauté. Après être devenue à 16 ans «Miss Mannequin Côte d’Azur », elle obtient le titre de «Lady Europe » et devient mannequin. Le cinéma n’est pas loin, et notre amie débute discrètement en 1966 dans une comédie française, «Toutes folles de lui », où elle joue les utilités.
Les années suivantes lui vaudront une carrière placée d’emblée sous le signe de l’international, bien que circonscrite au bis et surtout à l’érotisme. Une série de films coquins tournés en Allemagne, parfois en co-production avec l’Italie, vaut à Edwige de dévoiler ses charmes latins dans «Les Petites chattes sont toutes gourmandes », «Les Folles nuits de la Bovary » (où Flaubert est mis à rude épreuve) ou «L’Ingénue perverse » (c’est cette fois Maupassant qui morfle).
Parallèlement à sa carrière germanique, Edwige Fenech commence à s’exporter en Italie, a l’instar de nombreuses starlettes européennes. Débutant dans des films d’aventures, elle se fait surtout remarquer dans son deuxième film italien, « Samoa fille sauvage», variation typiquement «bis italien » autour du thème de la reine de la jungle. La tête bien faite et les dents longues, elle ne va pas tarder à se fixer définitivement en Italie, où les opportunités de travail abondent. Edwige mène sa carrière intelligemment, et va slalomer entre les genres du cinéma populaire italien, où elle trouve d’emblée sa place, qu'elle assumera sans aucun complexe : celle d’ingrédient érotique ! Actrice limitée sans être nulle, l’ex-Lady Europe a en effet pour atout une exceptionnelle photogénie, des formes épanouies et un grain de peau passant merveilleusement à l’image, qui font de ses prestations souvent très dénudées des modèles d’érotisme sur grand écran. Edwige vit alors avec le producteur Luciano Martino, qui forme un tandem dynamique avec son frère Sergio, réalisateur. Notre amie tourne plusieurs films sous la direction de Sergio Martino, dont le mémorable «L’Alliance invisible », giallo horrifique tout entier dévolu à la gloire des ses rondeurs.
Après plusieurs thrillers (dont «l’Île de l’épouvante», de Mario Bava), Edwige Fenech va trouver son genre de prédilection, celui qui lui vaudra une gloire durable, essentiellement en Italie : le cinéma transalpin cède en effet de plus en plus aux démons de la luxure et produit, le relâchement progressif de la censure aidant, des comédies égrillardes, ou «sexy-comédies», mêlant comiques lourdauds et starlettes dénudées dans une débauche de grossièreté parfois pénible, mais très prisée par certains esthètes décadents. Edwige Fenech, jamais avare de ses charmes, deviendra tout naturellement la principale vedette de ce genre de films avec, tout au long des années 70, des titres comme «Mademoiselle Cuisses longues», «Ah mon petit puceau !», «La Prof donne des leçons particulières», « Qui chauffe le lit de ma femme», et enfin le célèbre «La Toubib du régiment». La pulpeuse Edwige plaît beaucoup aux italiens par son mélange de vulgarité et de malice et va devenir la reine du nanar comique transalpin, titre qu'elle conserve encore aujourd'hui chez les nostalgiques. Ses indéniables charmes sont cependant exploités de façon si putassière par les réalisateurs que sa présence (ou plutôt l'usage qui est fait de sa présence) ajoute souvent à la nanardise des films d'exploitation dont elle est l'atout séduction.
A une époque où le cinéma pornographique est encore interdit en Italie, laissant le champ libre au sexe simulé, suggéré, le plus souvent présenté sous le prétexte de l’humour, Edwige Fenech tourne à un rythme impressionnant (quatre, cinq, voire six films par an), remplissant les salles de spectateurs, dont les plus jeunes demeurent encore aujourd’hui émus d’avoir découvert avec elle les choses de la vie. Elle fera notamment forte impression en se montrant totalement nue dans «On a demandé la main de ma sœur », comédie réalisée par Lucio Fulci. Ne se limitant pas totalement à la comédie, elle apparaît à l’occasion dans des films de genres différents, comme le polar «L’Homme aux nerfs d’acier», avec Lee Van Cleef et Jean Rochefort, mais ces titres font figure d’exception au milieu de ses comédies vulgos.
A quelques exceptions près, la filmographie d’Edwige restera en effet cantonnée au registre le plus bas de la comédie transalpine, malgré d’occasionnelles rencontres avec des auteurs d’un niveau supérieur, comme Dino Risi ou Alberto Sordi. La carrière d’Edwige Fenech est presque entièrement italienne, si l’on excepte le film français «Tais-toi quand tu parles », de Philippe Clair (on reste dans le registre du comique de qualité), où notre amie, actrice française ayant atteint la gloire en Italie, donne la réplique à Aldo Maccione, acteur italien devenu vedette en France ! Magie des rencontres cinématographiques…
Avec le tournant des années 80, Edwige, qui en a sous la casquette, voit venir le déclin du cinéma populaire italien et songe à sa reconversion. Le filon de la grosse rigolade égrillarde s’épuise et laisse la place en Italie à des comédies plus fines comme celles de Nanni Moretti ou Maurizio Nichetti. Ralentissant son rythme de tournage, Edwige continue de travailler à la télévision, apparaissant dans des émissions ou tournant des téléfilms. Toujours séduisante, elle va donner un net coup de frein à sa carrière de comédienne, se consacrant désormais à ses activités de...chef d'entreprise! Même si elle joue encore occasionnellement dans des séries télévisées, notre amie est désormais avant tout productrice!
Femme d’affaire avisée, Edwige Fenech est en effet l’heureuse commanditaire de nombreuses séries télé italiennes à succès, qui font à la fois les belles heures de l’audimat transalpin et sa fortune personnelle. Pilier de la jet-set romaine, ayant vécu en couple durant des années avec l’industriel Luca di Montezemolo, Edwige nous prouve que l’on peut commencer en montrant ses fesses dans des nanars et finir en reine du show-biz, habituée des magazines people. Encore un syndrome de la fuite des cerveaux français à l’étranger !
Nikita
Sources : Ciné Zine Zone n°94-95, divers articles de presse
Icono : clubdesmonstres.com, freeuniverse.it, giornaledibrescia.it
Filmographie :
1966
Toutes folles de lui, de Norbert Carbonnaux
1968
Les Vierges folichonnes (Die Tolldreisten geschichten nach Honoré de Balzac) de Josef Zachar
Oui à l’amour non à la guerre (Frau Wirtin hat auch einen grafen) de Franz Antel
Le Fils de l’aigle noir (Il figlio di aquila nera) de Guido Malatesta
Samoa fille sauvage (Samoa regina della giungla) de Guido Malatesta
L’auberge des plaisirs (Frau Wirtin hat auch eine nichte) de Franz Antel
Les Petites chattes sont toutes gourmandes (Alle Katzche natschen gern) de Josef Zachar
L’ingénue perverse ((Madame und ihre nichte) de Eberhard Schroeder
1969
Les Folles nuits de la Bovary (Die nackte Bovary) de Hans Schott-Schöbinger
Der Mann mit dem goldenen pinsel, de Franz Marischka
Top Sensation, de Ottavio Alessi
La Dernière balle à pile ou face (Testa o croce) de Piero Pierotti
L’île de l’épouvante / Cinq filles dans une nuit chaude d’été (Cinque bambole per la luna d’agosto), de Mario Bava
1970
Don Franco e Don Ciccio nell’anno della contestazione, de Marino Girolami
Le Mans, circuit pour l’enfer (Le Mans, scorciatoia per l’infermo), de Osvaldo Civirani
Satiricosissimo, de Mariano Laurenti
Le Désert de feu (Deserto di fuoco) de Renzo Merusi
1972
Quel gran pezzo dell’Ubalda tutta nuda e tutta calda, de Mariano Laurenti
Les Rendez-vous de Satan (Perchè quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer ?), de Giuliano Carmineo
Quando le donne si chiamavano Madonne, de Aldo Grimaldi
L’Escalade de l’horreur (Il tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho la chiave), de Sergio Martino
L’Alliance invisible/ Toutes les couleurs du vice (Tutti i colori del buio), de Sergio Martino
La Bella Antonia, prima monica e poi dimonia, de Mariano Laurenti
1973
Fuori uno sotto un’altra , arriva il passatore, de Giuliano Carmineo
Mademoiselle Cuisses longues (Giovannona Coscialunga disonorata con onore), de Sergio Martino
La Vedova inconsolabile ringrazia quanti la consolarono, de Mariano Laurenti
L’Homme aux nerfs d’acier (Dio, sei proprio un padreterno / Il suo nome faceva tremare : Interpol in allarme), de Michele Lupo
1974
La Belle et le puceau (Innocenza e turbamento), de Massimo Dallamano
La Signora gioca bene a scopa ?, de Giuliano Carmineo
1975
Ah mon petit puceau / Ma tante d’Amérique (Grazie nonna), de Marino Girolami
Un Vice de famille (Il Vizio di famiglia), de Mariano Laurenti
La Prof donne des leçons particulières (L’Insegnante), de Nando Cicero
La Femme vierge (La Moglie Vergnie), de Franco Martinelli
Nuda per l’assassina, de Andrea Bianchi
Sexycon (40 gradi all’ombra del lenzuolo), de Sergio Martino
1976
Qui chauffe le lit de ma femme ? (Cattivi pensieri), de Ugo Tognazzi
La Flic chez les poulets (La Poliziotta fa carriera), de Michele Massimo Tarantini
La Toubib du régiment (La Dottoressa del distretto militare), de Nando Cicero
On a demandé la main de ma sœur / Juge ou putain (La Pretora), de Lucio Fulci
1977
La Toubib aux grandes manœuvres (La Soldatessa alla visita militare), de Nando Cicero
La Toubib se recycle (Taxi Girl), de Michele Massimo Tarantini
Lâche-moi les jarretelles (La Vergine, il toro et il capricorno) de Luciano Martino
La Grande bataille (Il Grande attacco), de Umberto Lenzi
1978
La Prof et les cancres (L’Insegnante va in colleggio), de Mariano Laurenti
La Toubib prend du galon (La Soldatessa alle grandi manovre), de Nando Cicero
La Prof connaît la musique (L’Insegnante viene a casa), de Michele Massimo Tarantini
Amori miei, de Steno
1979
Dottor Jekyll e gentile signora, de Steno
La Patata bollente, de Steno
La Flic à la police des mœurs (La Poliziotta della squadra del buon costume), de Michele Massimo Tarantini
Sabato, domenica e venerdi, de Sergio Martino
Je suis photogénique (Sono fotogenico), de Dino Risi
1980
Le Larron (Il Ladrone), de Pasquale Festa Campanile
Il Ficcanaso, de Bruno Corbucci
Les Zizis baladeurs (La Moglie in vacanza, l’amante in città), de Sergio Martino
Zucchero, miele e peperoncino, de Sergio Martino
Io e Caterina, de Alberto Sordi
1981
Cornetti alla crema, de Sergio Martino
Asso, de Castellano & Pipolo
Reste avec nous on s’tire / Le Con et la flic arrivent à New York (La Poliziotta a New York), de Michele Massimo Tarantini
Tais-toi quand tu parles, de Philippe Clair
Ricchi, ricchissimi, praticamente in mutande, de Sergio Martino
1982
Il Paramedico, de Sergio Nasca
Sballato, gasato, completamente fuso, de Steno
1984
Vacanze in America, de Carlo Vanzina
1987
Le Tueur de la pleine lune (Un Delitto poco comune), de Ruggero Deodato
1992
Delitti privati (série TV), de Sergio Martino
1994
Il Coraggio di Anna (série TV) de Giorgio Capitano
1995
Donna (série TV), de Gianfranco Giagni
1995
Alta società (série TV), de Giorgio Capitano
2000
Il Fratello minore (série TV), de Stefano Gigli