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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 10:55
La porte plume 

Ce soir, mercredi 2 décembre, a lieu la centième et ultime représentation du spectacle La Porte Plume d’Amélie-les-crayons, dans la même salle, le Train-Théâtre de Portes-lès-Valence (Drôme), où il fut conçu en avril 2007. Pour cette occasion spéciale, divers artistes ont tenu à être de la fête : Nilda Fernandez, Gérard Morel, Fred Radix, Anne Sylvestre… Si je vous en parle ici, ça n’est évidemment pas pour inciter les régionaux de l’étape à s’y rendre (dommage, c’est à guichet fermé depuis longtemps), mais pour amener ceux et celles qui ont « échappé » à ce beau spectacle à le découvrir aujourd’hui en DVD. Voire, tout simplement, à découvrir cette superbe artiste de trente ans (native de Vienne, mais installée à Lyon, encore Lyon… comme Karimouche et Carmen Maria Vega notamment) qui, dès le départ, a décidé de ne pas brûler les étapes et d’avancer à son rythme sans céder au chant des sirènes.


Le départ ? Du théâtre dès l’âge de quatorze ans, des cours d’art du spectacle à l’université, des spectacles de rue… et en octobre 2002 un premier CD de six titres enregistré « à la maison », Le Chant des coquelicots, aussitôt repéré et présenté par Chorus (n° 44, p. 49). « Une seule réserve, écrit alors Daniel Pantchenko, c’est trop court ! Dès les premières secondes, on est séduit, ému, emballé par la voix fraîche, limpide, évidente, d’Amélie. Pas étonnant que les coquelicots poussent sur son piano, ses textes et ses mélodies coulent dans la même veine, poétiques et simples à la fois… Un pur régal. » En mai 2004 (comme Jeanne Cherhal trois ans plus tôt), elle remporte les « Bravos » à la fois du public et du jury au festival Alors… chante ! de Montauban. Et Yannick Delneste écrit dans notre n° 48 : « Elle est grande et jolie, brune et piquante. Et en plus, elle a beaucoup de talent (…) jouant avec les mots et le public le rôle de la séductrice ingénue. » J’en témoigne, je suis moi-même tombé sous le charme. Pas seulement de l’artiste qui, dès lors, va faire l’unanimité dans le circuit du collectif des festivals francophones, mais aussi de la personne, si émouvante, qui est ce que j’appelle « une belle personne ». À ses côtés l’année suivante sous le même Magic Mirrors des « Découvertes », je l’ai vue fondre en larmes parce que ses amis lyonnais de Khaban’ (Stéphane Balmino) étaient repérés à leur tour…


Un « vrai » premier album sort alors, Et pourquoi les crayons ?, chroniqué dans le numéro suivant de Chorus qui lui offre comme de juste le « Portrait » d’ouverture de la rubrique « À suivre ». Enfin, nombre de concerts plus tard, toujours acoustiques et d’une grande finesse orchestrale où ses musiciens se font complices de son univers quelque peu théâtralisé, Amélie-les-crayons publie à la fin de l’été 2007, juste en amont de sa tournée éponyme, La Porte Plume, qui lui vaut aussitôt un « Cœur Chorus », notre distinction majeure (« Un disque d’orfèvre », écrivait Michel Kemper en conclusion de sa chronique du n° 61 : « Du bonheur à l’écoute de ces quinze plages où il serait injuste, vraiment, de privilégier un titre par rapport aux autres. Car tout semble être pépite d’une même parure. Il y a dans ces chansons-là une féminité rare et presque surannée, loin des standards et artifices actuels qu’on nous vend avec célérité »). Un album à nouveau produit par un label indépendant, Néômme, au travail digne d’éloges, couronné le 30 novembre suivant, excusez du peu, par un Grand Prix de l’académie Charles-Cros.

À l’Ouest, je te plumerai la tête…

Et voilà une tournée qui s’achève, dont il reste ce DVD, À l’Ouest, je te plumerai la tête que je recommande vivement aux amateurs de chanson vivante. L’objet, au contenu tout d’émotion, de poésie, d’humour et de tendresse mêlés, est une vraie réussite (à l’intégrale du concert – dix-neuf chansons – s’ajoutent trente minutes de « road-movie » et une version des plus sympathique, en acoustique et en extérieur, de La Maigrelette). Accompagnée de trois musiciens multi-instrumentistes, et elle à la guitare, à la voix nue, virevoltant sur scène ou perchée sur son piano géant, Amélie – comme l’indique un commentaire accompagnant la vidéo de Ta p’tite flamme (la chanson par laquelle s’achève ce spectacle, captée ici à une autre occasion) – c’est du bonheur à l’état pur, « une capsule de beauté ».


Rien à ajouter, si ce n’est le regret que les grands médias (et les « professionnels de la profession » à travers les Victoires de la Musique) n’aient toujours pas pris la mesure du fabuleux destin d’Amélie-les-crayons. Peu importe, l’artiste trace sa route sans dévier d’un iota… et le public, ravi, la suit fidèlement. À partir de demain, Amélie se remet à l’écriture. C’est ainsi que se bâtissent les carrières.

NB. Dans mon prochain sujet, qu’on se le dise, je proposerai une « session de rattrapage » des principaux disques parus cet automne, à commencer, déjà, par ceux qui auraient dû figurer dans le n° 69 de nos « Cahiers de la chanson » (pour rappel, car on me le demande régulièrement, on trouvera l’index de tous les articles publiés sur des artistes – des milliers ! – depuis le n° 1 de 1992 sur le site de la Rédaction de Chorus. Par exemple une « Rencontre » détaillée de quatre pages avec Amélie-les-crayons dans le n° 62).

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commentaires

R
<br /> Mes très chers Amis Artistes<br /> Mon cher Fred Hidalgo<br /> <br /> Je vous remercie pour votre Blog ainsi que tout le travail que vous y consacrez envers les éminents Créateurs, qu’ils soient connus ou pas du large auditoire. Aussi, je vous souhaite une excellente<br /> nouvelle année 2010, avec tout le succès que vous méritez et qui représente le fruit de vos investissements artistiques, financiers et temporels. Je fais également un vœu solennel pour que la<br /> francophonie ne s’oublie JAMAIS au profit de ceux qui n’éprouvent aucune empathie envers les profondes racines culturelles et hexagonales qui sont les leurs. Une preuve de courage et de travail<br /> assidu envers notre merveilleuse langue, sera le reflet de notre force envers ceux qui la méprisent plus ou moins directement. La valeur des Grands Artistes est à ce point une immense marque de<br /> volonté, d’intégrité et de cran.<br /> Pour cela, je vous exprime fraternellement une « bonne route à tous », et sachez récolter la satisfaction et la reconnaissance que votre public, en échange de votre courage, vous accordera.<br /> Faites de jolies choses et que le génie de la conscience ne vous abandonne pas.<br /> Amitiés dévouées<br /> Rapha de Warning<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je n'avais jamais entendu Amélie les Crayons avant d'avoir la chance de voir son spectacle à Sarzeau en mai 2009. Merveilleuse soirée, avec elle et sa troupe, le spectacle vivant prend tout son<br /> sens. Ses textes sensibles, drôles, touchants,, sa gestuelle, ses costumes, la complicité avec ses musiciens, un vrai bonheur. Longue route à toi Amélie!<br /> <br /> <br />
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F
<br /> LE DERNIER TRAIN D’AMÉLIE<br /> J’ai demandé à Bruno Carriou, manager et producteur d’Amélie-les-crayons, s’il se sentait d’attaque pour apporter une suite (et une fin provisoire) à mon sujet sur cette artiste à l’occasion de la<br /> 100e et dernière représentation de son spectacle « La Porte Plume » donnée hier 2 décembre. Une façon, certes virtuelle mais vue de l’intérieur, de faire partager cette belle soirée du<br /> Train-Théâtre de Portes-lès-Valence aux « usagers » de « Si ça vous chante ».<br /> Et voici son compte rendu exclusif… Merci, Bruno. Et la bise à Amélie !<br /> Fred Hidalgo<br /> <br /> --------------------------<br /> <br /> Ah oui, bonne idée ça !<br /> Ecoute, le concert d’hier soir, c’était même plus un concert, c’était de la magie pure.<br /> Et pourtant ce show, j’ai dû le voir au moins quarante fois, mais jamais il n’était allé aussi loin dans l’extraordinaire. Bien sûr je ne suis pas objectif mais franchement, dès la fin du premier<br /> morceau (« La Maigrelette »), je voyais – planqué en coulisse derrière un pendrillon – la salle, avec ses yeux rêveurs et le sourire collé aux lèvres.<br /> Les vingt premières minutes du spectacle ont suivi la trame habituelle, les cinq morceaux qui te happent dans le monde magique d’Amélie, où tu te dis « mmmmh, on est bien ici ». Et puis d’un coup,<br /> au démarrage du morceau « De nous non », le Fred Radix qui surgit du ventre du piano et qui nous met un bazar monstre en plein set ! Ça enchaîne sur « Les Pissotières » et « Mon docteur »,<br /> complètement rock’n’roll, il fait 50 degrés dans le Train-Théâtre rempli à craquer !<br /> C’est là que les premières notes du « Citronnier » se mettent à résonner, Amélie entonnant le premier couplet de la ballade en traversant la scène lentement. Elle est suivie, au ralenti aussi, par<br /> quelqu’un en contre-jour qui avance vers le centre. On entend chuchoter : « c’est Nilda Fernandez. » La première note de chant confirme immédiatement la rumeur qui se transforme en tonnerre<br /> d’applaudissements, recouvrant cette voix complètement extraordinaire qui enchaîne le deuxième couplet. On aurait presque dit que la chanson avait été écrite pour ces deux voix.<br /> Le spectacle continue ensuite avec l’impressionnant « Errant » au final digne de Pink Floyd, puis le très émouvant « Linge de nos mères » qu’Amélie offre à la sienne, présente dans la salle, bien<br /> sûr, pour cette dernière représentation.<br /> On frôle le burlesque ensuite quand les garçons, absents sur le « Linge » réapparaissent soudain à l’intérieur de la Porte, pas tout à fait comme Amélie l’avait prévu ! Ils ont profité du morceau<br /> précédent pour aller se changer et voilà Guillaume (flûte) déguisé en mime Marceau, Antoine (piano) en Elvis Presley et Olivier (guitare) en vengeur masqué ; il faudra bien deux minutes à Amélie<br /> pour sortir du fou rire qui envahit la salle !<br /> « Elizabeth » conclut la séquence fou rire sur une explosion de salle mémorable avant qu’Amélie n’introduise la chanson suivante un peu gênée : « Nous allons vous interpréter une chanson d’Anne<br /> Sylvestre qui est en concert en Suisse ce soir et n’a pas pu venir mais nous pensons très fort à elle. Ça s’appelle “Les gens qui doutent”. » L’astuce fonctionne puisque après le léger silence qui<br /> suit la fin du premier couplet de ce superbe morceau, Anne Sylvestre sort de la coulisse où elle était cachée et entonne le deuxième couplet dont on n’entendra pas un seul bout de texte étant donné<br /> que la salle vient d’exploser à nouveau et applaudit pendant au moins une minute. Amélie m’a confié après le concert qu’elle n’avait jamais été autant émue sur scène que pendant ce moment-là.<br /> Le final a démarré alors avec « Marchons » où toute l’équipe se débranche et part jouer au milieu des gradins, puis « La Fève » et ce grand « ooooooh » d’étonnement lorsqu’une Amélie de trois<br /> mètres de haut apparaît soudain au piano ! Puis « Le Gros Costaud » et l’intervention totalement inopinée et très poétique de Gérard Morel qui conclut le titre. Et pour finir, devant une salle<br /> debout depuis cinq minutes, une reprise des « Crayons » de Bourvil (dont le nom « Amélie-les-crayons » est tiré) avec tous les invités… avant « Ta p’tite flamme », qui est presque devenue l’hymne<br /> d’Amélie-les-crayons, où je suis venu l’accompagner à la guitare.<br /> Près de deux heures de spectacle, donc, où on a probablement fait le tour de toutes les émotions qui existent ! Et puis, comme chaque fois depuis deux ans, le sourire scotché sur les visages des<br /> spectateurs dans le hall qu’Amélie et l’équipe sont venus rejoindre ensuite. C’est un hasard mais c’était la centième représentation. Les premières répétitions avaient démarré en décembre 2006, il<br /> y a juste trois ans, un an avant la sortie de l’album et le début de la tournée. Une très belle aventure, avec un début, une vie et une fin d’une simplicité et d’une beauté que je souhaite à tous<br /> les artistes.<br /> Bruno Carriou<br /> <br /> <br />
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J
<br /> bonsoir ! quel enchantement de lire votre blog ! j'éspère de tout coeur que le journal Chorus renaitra de ses cendres car nous l'aimons tant ! merci pour ce billet et les info sur Amélie les<br /> crayons que j'ai eu l'occasion de voir sur scène et qui est formidable !<br /> <br /> <br />
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E
<br /> C’est vraiment dommage, cette disparition si brutale de Chorus !<br /> On va dire : c’est la vie… mais si je peux être utile à quoi que ce soit, n’hésitez pas.<br /> Alors, à une prochaine rencontre ? A l’occasion d’un concert dans l’Hexagone peut-être (après celui auquel vous aviez assisté à Mayotte dans le cadre de votre beau reportage sur les musiques de «<br /> l’île aux parfums », pour le numéro « Cali » du printemps 2008)…<br /> Bon courage<br /> Eliasse (Mayotte)<br /> <br /> <br />
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